Histoire locale :
Centenaire capbretonnaise ( 1833- 1940)
« Mémé Loube » est toujours vivante dans le souvenir des « grands enfants » capbretonnais, (maintenant papis et mamies à leur tour). Chacun se souvient en effet y être allé dépenser quelques sous en friandises succulentes dans la petite épicerie qu'elle tenait sur la place de la mairie. Elle a élevé sept enfants et jusqu'à ses derniers jours, vaquait à ses occupations.
Comme elle a vécu plus que centenaire, devenue doyenne des Français, elle a été longtemps la mémoire vivante de Capbreton, car elle conservait dans sa propre mémoire des souvenirs précieux.
C'est ainsi que, jusqu'à la fin de sa vie, elle décrivait avec précision la toilette de l'Impératrice et la robe blanche à pois bleus que celle-ci portait pour la visite du couple impérial dans notre commune.
Lors de cette visite en 1858, la jeune spectatrice, Mme. LOUBE, avait 25 ans et ne perdait rien du spectacle.
Très proche du presbytère, elle louait volontiers une chambre aux clients de passage lorsqu'ils lui étaient recommandés par l'abbé Gabarra. C'est ainsi que vers 1897, le sculpteur et comte d'Astanières, dont les ?uvres font la fierté de la commune, logea à la maison Loube et se découvrit une passion pour Capbreton.
Le centenaire de Mme Loube a été fêté en 1933 par une délégation venue spécialement de Lit-et-Mixe, où Mme Loube était née. La population capbretonnaise faisait nombre aussi, avec le Docteur Junqua, maire de Capbreton, en tête. Une cérémonie a été célébrée à l'église de Capbreton et c'est la petite Suzette Lafargue qui offrit le bouquet de fleurs.
Mme Loube a été fêtée à nouveau en 1939 à son domicile à Capbreton, où le maire, M. Despouys a eu le privilège de lui remettre la première médaille d'or de la famille, instituée par l'Association d'entraide nationale à la vieillesse. « Mémé Loube » décèdera peu de temps après, en 1940, à 107 ans, à la suite d'une chute dans son escalier.
Elle était arrière petite cousine de Thérésia Cabarrus, « Notre Dame de Thermidor », épouse du révolutionnaire Tallien, qui mourut princesse de Chimay en 1835.
Pour son centenaire Mme Loube reçut une lettre de félicitation, cosignée de la princesse de Chimay et de la comtesse de Greffulhe.
(Petite explication généalogique : Le Colonel Lapierre a épousé Mie Helène Cabarrus, née à Capbreton en 1763. Celle-ci mettra au monde Lazarine Lapierre qui, le 13.02.1821 épouse Pierre Laurens receveur des Douanes.
Marie Théodorine Laurans, dite Marthe, la centenaire capbretonnaise, leur fille, naquit le 17.07.1883 à Lit et Mixe et épousera le 28/09/1853 à Soustons Jean Baptiste LOUBE, né en 1825 à Capbreton.)
Anne-Marie Bellenguez
16 juin 2003