LE PREMIER SÉMAPHORISTE DE CAPBRETON

 


JEAN-PIERRE HIRIBARNE

Anne-Marie Bellenguez

Le patronyme Hiribarne, typiquement basque, est issu du nom par lequel on nous indique « le centre du village » dans le pays Basque.

La première fois que le nom d'Hiribarne est cité à Capbreton, c'est en 1743 pour un décès, porté sur les Plaques Commémoratives de l'église. Il s'agit de François Hyribarne, 26 ans, de la paroisse « d'Ossas ( sans doute Osses ), en Basque ». Que faisait-il à Capbreton à cette époque ? Quelle était sa profession ? Etait-il apparenté aux suivants ? On l'ignore pour le moment.
Il faut attendre Le 23.02.1751 pour trouver sur les registres paroissiaux le nom Pierre IRRIBARNE (HIRIBARNE), 23 ans, cordonnier, qui épouse Marie Saint Martin. Né à Hasparn, (Hasparren) , fils de feu Pierre, laboureur et de Marie Delorda il est cité comme marin, alors que la France, sous le règne de Louis XV, est en guerre maritime contre l'Angleterre, sans doute cordonnier sur le navire.
Il demeurait à Capbreton dans la maison de Mr.Veyres et était propriétaire de terrains. En 1780, sa veuve vendra avec leur fils Bernard une pièce de terres et pignadas « appelée de la pointe, sise en la banlieue du bourg ». (28.07.1780 M° Betbeder.)
Il a fait au moins un voyage au long cours.
En 1753 on le trouve à la Martinique puis à St.-Domingue sur un navire armé à Bordeaux.
En 1754 à St.-Domingue sur un navire armé à Bordeaux
En 1755 à St.-Domingue sur un navire armé à Bordeaux. Capitaine Pierre Labadie
En 1757 corsaire du Roy en course sur « La Victoire », capitaine Martin Minvielle, il est fait prisonnier par les Anglais et  il décèdera en 1760 dans les geôles anglaises.
Une cérémonie sera faite à sa mémoire sous forme d'« honneurs funèbres » comme on peut le retrouver dans les registres paroissiaux.
Son fils unique Bernard Hiribarne, est né un an après le mariage de ses parents.. Marin lui aussi, il décédera le 24 septembre 1791. C'était un homme qui avait toute la confiance du maire de la première municipalité capbretonnaise, Monsieur Duler. Celui-ci lui confiait la gérance de ses biens en son absence, et il était aussi greffier en chef de la juridiction de Capbreton et syndic laïc des prébendiers de Capbreton le 03.12.1784, (voir fonds M° Betbeder, cité par Beaurredon. Bulletin de la Sté de Borda), Avec le titre de  procureur spécial et général, il devient un « vicaire laïc »de la fabrique de l'église. Il habitait en plein centre du bourg de Capbreton la maison Jarca ou Jarla avec son épouse Marie Dufau.
Ils auront 8 enfants, deux filles et 6 garçons

Le plus jeune, Jean-Pierre Hiribarne verra périr en mer son père et ses frères. Il deviendra cultivateur propriétaire. En 1825, nommé commissaire expert, il est chargé d'effectuer la reconnaissance des chemins vicinaux (17 juillet). Le 14.02.1852 il ouvre un débit de boissons.
Il a épousé Jeanne Hougas. Il naîtra six enfants de cette union.
Le recensement des habitants de Capbreton en 1836 donne le détail de la famille « Hiribarne » qui habite la maison Novion , située au centre de la commune. En voici le détail :
Hiribarne J.Pierre 44ans cultiv. marié à Hougas Jeanne 44 ans et leurs enfants :- Jean-Pierre 19 ans marin - Marie 19 ans - Marie 13 ans - JH.Pierre 7 ans - Dominique 5 ans - Jeanne 1 an. Tous sont nés à Capbreton.
Le quatrième des enfants, Jean-Pierre Hiribarne, né le 04.05.1829 à Capbreton, est celui qui nous intéresse particulièrement car nous avons eu la chance de consulter des archives familiales le concernant.
Jean-Pierre Hiribarne reprend la tradition maritime familiale et on le trouve d'abord matelot de 2° classe à Rochefort.
Le 29.04.1855 il a 26 ans lorsque il participe à la bataille de Crimée sur « le Montébello » et obtient la Médaille instituée par sa Majesté la Reine d'Angleterre ainsi que la médaille militaire de l'Armée d'Orient pour sa conduite devant Sébastopol. Il était sous les ordres du lieutenant de bateau Lespès, natif de Bayonne, futur amiral.
En 1858 il s'embarque comme matelot sur « la Pomone » et y navigue pendant un an. Le deuxième capitaine du navire, nommé Beauregard, signale son dévouement à remplir ses fonctions.(31.03.1859).
Le 22.11.1859 il épouse à Capbreton Jeanne Lamarque mais, comme ils n'auront que deux filles, celles-ci ne transmettront donc pas le nom de Hiribarne.
Il est décoré le 27.08.1861 (voir plumitif du maire).
Le 25.03.1862 Jean-Pierre Hiribarne, pendant Campagne d'Italie, navigue sur « Le Descartes » et obtient la médaille militaire (instituée par décret Impérial du 11.08.1859).

Comment expliquer qu'il quitte le service actif en 1862 alors qu'il n'a que 33 ans Les documents manquent encore mais il y a fort à parier que, gravement blessé, il est désormais condamné à rester à terre. Le 15.09.1862 il est en effet autorisé à se retirer à Capbreton en congé, pourvu du poste de guetteur de première classe, en attendant le moment où le nouveau sémaphore, dont la construction n'est pas terminée, sera en état de fonctionner. Cette année là Jean-Pierre Hiribarne est assermenté au tribunal de Dax et le 19.03.1863 il prête le serment professionnel pour son travail au poste électro-sémaphorique de Cap-Breton : « Je jure obéissance à la constitution et fidélité à l'Empereur, en outre de garder inviolablement le secret des dépêches qui me seront confiées et des renseignements que j'aurai recueillis, et de ne donner connaissance de ces dépêches et renseignements à qui que ce soit, sans un ordre écrit du Préfet maritime »
Il n'y restera que peu de temps et mourra très jeune, le 29.11.1865 à Capbreton à l'âge de 36 ans..
Cet homme de qualité s'est vu confier un poste de confiance et une responsabilité qui demandait une adaptation à une technicité nouvelle : la télégraphie. Il contribua, à son échelon, à donner à Capbreton une nouvelle ouverture sur le monde.

 

En 1877l DARNAUDET est chef guetteur et Vincent VOISIN guetteur au sémaphore.
 

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